En Suisse, les banques sont testées chaque année par la Finma. Le surveillant des banques cible en particulier les grands établissements, mais les plus petits sont aussi évalués régulièrement.

D’après Eric Jondeau, professeur de finance à HEC Lausanne, il ne devrait pas y avoir trop de mauvaises surprises cette année malgré la pandémie, tant en Suisse qu’en Europe.

« On a vu les résultats de certaines grandes banques et ils ne sont pas si mauvais que ça sur 2020, estime-t-il lundi dans La Matinale. C’est quand même un secteur qui a été relativement moins touché qu’une bonne partie des autres secteurs d’activité. Maintenant, quand l’économie souffre, les banques souffrent aussi. »

Manque de transparence en Suisse

En Europe, les résultats des tests seront publiés fin juillet. En Suisse par contre, la Finma ne les communique pas, estimant que si elle le faisait, les banques seraient incitées à influencer les résultats. Les investisseurs pourraient également les interpréter de travers.

Ce manque de transparence dérange Marc Chesney, professeur de finance à l’Université de Zurich et auteur du livre « La crise permanente ». Dans son viseur: les produits dérivés, des instruments financiers parfois risqués, dont les banques suisses sont visiblement friandes.

« Certaines semaines en septembre et en octobre 2020, ce volume était de l’ordre de 27’000 fois le PIB de la Suisse. Mais c’est une boîte noire, parce qu’on n’en sait pas plus, on ne sait pas quelles sont les banques ou les établissements financiers impliqués. Cela représente un danger énorme. »

Plus serein, Eric Jondeau estime qu’il n’y a pas de spéculation importante derrière ces produits financiers. Mais il appelle, lui aussi, la Finma à publier les résultats des tests. Et surtout, à les expliquer.

SOURCE RTS